Depuis 2021, Égalité à la page propose la mise en place d'un dispositif d'écoute externalisé pour les clients disposant d'un dispositif de signalement. Rachel Ajroud, docteure en psychologie du travail et ergonomie, médiateure en entreprise et formatrice, responsable du service Écoute du cabinet Égalité à la page répond à cinq questions afin de faire découvrir le fonctionnement du dispositif d’écoute Égalité à la page et ce qui le rend unique.
Rachel Ajroud : Nous nous inscrivons dans le dispositif de signalement mis en place par une structure, qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un établissement d’enseignement supérieur. Le dispositif peut être un outil interne ou encore une plateforme qui permet de signaler des violences sexistes et sexuelles, de la discrimination, du harcèlement moral…
Lorsqu’un.e salarié.e, un.e étudiant.e est confronté à ce type de situation, il ou elle peut saisir le dispositif de sa structure et être écouté.e. C’est là que nous entrons en jeu.
Nous ne gérons pas le dispositif entièrement, mais si une demande est réalisée nous ouvrons un dossier accompagnement écoute.
R. A : Faire appel à un cabinet externe pour gérer ces écoutes peut être rassurant et permettre une expression beaucoup plus libre. Il y a aussi la question de la compétence.
Nos écoutantes sont toutes formées, elles ont de l’expérience pour pouvoir réaliser ces actions. Les écoutes Égalité à la page suivent une méthodologie précise qui a fait ses preuves.
R. A : Nous avons élaboré une méthode d’écoute spécifique au cabinet, appelée « AFAC », qui comprend 4 objectifs :
Si la première étape de cette méthode peut être réalisée par tout intervenant formé à l’écoute, notre valeur ajoutée vient ensuite. Nous ne nous contentons pas d’écouter mais nous proposons à la fois à la personne et à la structure des actions concrètes à mettre en place en fonction de la situation.
Pour la personne écoutée, on va s’assurer qu’elle est suivie par des professionnels de santé. Si elle est confrontée à des violences conjugales, on peut par exemple l’orienter vers le CIDFF de son lieu de résidence. Les entretiens font l’objet d’une fiche de restitution qui comprend les verbatims signés. La personne écoutée conserve une copie de ce document.
Pour l’établissement dont elle dépend, la fiche de restitution signée est transmise ainsi qu’un compte-rendu d’écoute. Celui-ci comprend l’analyse la situation et des préconisations associées.
C’est-à-dire qu’avec notre méthode, la personne écoutée n’ouvre pas uniquement la possibilité d’être entendue, elle enclenche aussi une analyse de la situation qui permet l’établissement d’un plan d’action.
R. A : La première chose que l’on fait lorsqu’on a une nouvelle demande, c’est de l’analyser et voir ce qui est déjà existant au sein de la structure afin de comprendre comment peut s’inscrire une écoute externalisée dans l’existant. Existe-t-il déjà un dispositif ? Quels sont les critères pour externaliser ? On s’adapte vraiment au client, en cherchant à comprendre son objectif.
Souvent, avec l’écoute externalisée, on accompagne
également le client sur la construction d’une procédure ou d’un dispositif de signalement si rien n’a déjà été mis en place.
Certains de nos clients utilisent une plateforme de signalement telle que BeSignal (anciennement Signalement.Net) avec qui nous sommes partenaires. Lorsqu’ils utilisent cet outil, ils peuvent être accompagnés par Égalité à la page pour les écoutes personnalisées.
R. A : Les entreprises et les établissements d’enseignement supérieur savent mettre en place des lignes psychologiques. Mais ça n’agit pas sur l’organisation et sur les facteurs de risque. Avec l’écoute Égalité à la page, on accueille aussi la parole, mais pas seulement. On identifie si la personne est prise en charge en termes de santé et surtout, on essaye d’impulser des choses chez le client. Pour moi, c’est l’aspect du dispositif qui est unique : ce retour au client. C’est notre force.